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Des découvertes à l'affiche à la Journée de la recherche

Le salon d'affiches a permis des échanges intéressants entre les étudiants chercheurs et le public, le 5 février au Centre culturel.
Le salon d'affiches a permis des échanges intéressants entre les étudiants chercheurs et le public, le 5 février au Centre culturel.
Photo : Michel Caron

19 février 2009

Robin Renaud

Plus d'une centaine d'étudiantes et d'étudiants de maîtrise et de doctorat ont présenté à la communauté universitaire le fruit de leurs travaux respectifs lors de la Journée de la recherche du 5 février. Un salon d'affiches tenu dans les foyers du Centre culturel a permis de mettre en lumière l'originalité et la diversité de la recherche à l'UdeS. La curiosité de plusieurs visiteurs a été satisfaite. Le Journal UdeS présente une courte sélection de quelques-uns des projets présentés le 5 février.

Ce que révèle le bruit d'une auto

Comment l'humain réagit-il au son que lui renvoie l'habitacle d'une voiture et comment les sons ambiants définissent-ils sa perception du véhicule? Dans le cadre de son projet de maîtrise en génie, François Bergeron a réalisé un stage chez le fabricant français Renault pour établir une classification d'un ensemble de sons d'habitacle.

«Nous nous sommes particulièrement intéressés aux sons de l'interaction chaussée-pneu, qui génèrent une perception positive ou négative chez le conducteur. Cela induit ou non une impression de qualité. Bref, la qualité sonore globale du véhicule peut avoir une influence sur la décision d'achat», explique François Bergeron.

Mais comment évaluer ce bruit? «Cela réfère à la psychoacoustique, soit la perception sonore au niveau du cerveau, dit-il. Nous avons proposé à un groupe témoin un échantillon de 21 sons enregistrés en segments de 5 secondes. On y entendait différentes voitures équipées selon diverses options et types de pneus.» Les gens devaient décrire leur perception des sons entendus. Ainsi, les gens pouvaient évaluer le son en fonction de leur propre lexique de mots – par exemple «doux» – et ce, sur une échelle de 1 à 15.

«En plus d'une série de mots retenus pour décrire les sons, la dernière partie du projet visait à corréler ces termes-là avec des calculs mathématiques liés aux sensations exprimées, explique l'étudiant. Ainsi, ces calculs permettent de prédire la perception humaine et d'atteindre le but optimal d'offrir une ambiance sonore qui va plaire au client.»

Éducation : les ratés de la réforme

Claire Bergeron est étudiante à la maîtrise à la Faculté d'éducation. Dans le mémoire qu'elle prépare, elle cherche des explications aux ratés de la réforme du système d'éducation. Après 10 ans de transformations, parents et enseignants s'interrogent et remettent en cause cette réforme, qui en plus d'être mal comprise, n'atteint pas son objectif de faire fléchir le décrochage.

«À la lumière de mes recherches, il appert que les choses ont été mal pensées et mal expliquées au tout début de l'implantation de la réforme. Pour faire une analogie, on a voulu ériger une maison alors que les fondations n'étaient pas coulées», explique l'étudiante à la maîtrise.

Claire Bergeron s'appuie sur un cadre théorique utilisé dans le domaine de l'administration des affaires pour mener son étude. «Les problèmes de la réforme posent plusieurs enjeux au niveau éthique, dit-elle. Comment a-t-on pu dépenser des millions de dollars pour des résultats aussi décevants, principalement en ce qui a trait au décrochage scolaire? Dans l'entreprise privée, jamais une compagnie n'aurait engagé des changements aussi radicaux sans valider ses chances de succès.»

Parmi les éléments que compte mettre en lumière Claire Bergeron, les changements de cap opérés au gré des changements politiques. «On sait par exemple que c'est Jean Garon qui a voulu initier la réforme en demandant l'avis de gens de terrain extérieurs au monde de l'éducation comme André Caillé, qui avait fait ses preuves dans la grande entreprise, explique l'étudiante. Or, Pauline Marois, qui lui a succédé comme ministre de l'Éducation, a initié un changement radical dans sa vision de la réforme. Elle prônait une approche socioconstructiviste plus alignée sur la recherche. Je fais donc l'hypothèse que la réforme a été mal planifiée dès le départ, et que les changements de direction ont ensuite été mal expliqués aux enseignants et aux parents.»

Ah! Comme la neige a neigé!

Comment se répartissent les quantités de précipitations hivernales sur le territoire Estrie? Comment fond la neige sur le territoire? Dans son projet de maîtrise en environnement, Robin Fortier, étudiant au Département de géomatique de la Faculté des lettres et sciences humaines, effectue des simulations par ordinateur du couvert neige toutes les heures pour le territoire Estrie.

«L'objectif est d'évaluer en temps réel l'épaisseur de neige sur tout le territoire de la région, explique le chercheur. Par exemple, une telle technique présente un fort intérêt pour les responsables du Parc national du Mont-Mégantic, qui ont avantage à connaître l'épaisseur de neige pour les activités sportives hivernales. Cette technique est également exportable à d'autres lieux comme dans des pays où les communautés s'alimentent en eau grâce à la fonte de la neige des montagnes.»

Porte ouverte à la chimiothérapie du cerveau

Les patients atteints d'un certain type de cancer qui prend naissance au niveau du cerveau nommé glioblastome multiforme ont une espérance de vie de 13 à 16 mois. Les traitements de chimiothérapie que les oncologues souhaitent leur administrer n'arrivent pas à franchir une barrière physiologique. Marie Blanchette, qui amorce un doctorat au Département de radiobiologie et médecine nucléaire, travaille à caractériser une technique mise au point il y a quelques années, qui permet de contourner cet obstacle : l'ouverture osmotique de la barrière hémato-encéphalique.

«Mon rôle est d'étudier cette technique pour en améliorer l'efficacité, afin qu'il soit possible d'acheminer de grosses molécules au sein du système nerveux central, explique la chercheuse. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique, il est possible de déceler quand les grosses molécules (mimant les agents de chimiothérapie) sont présentes dans le cerveau et comment elles se comportent.»

«On peut faire une allégorie en comparant la situation avec une porte, poursuit-elle. J'essaie de voir si cette porte s'ouvre grand ou juste un peu; si elle s'ouvre lentement ou rapidement et à quel moment elle se referme. On sera ensuite capable de voir si l'agent de chimiothérapie qu'on injecte au patient s'accumule lentement ou rapidement, et s'il agit au bon endroit. Cela devrait aider à en augmenter l'efficacité en diminuant les effets secondaires.»

Une meilleure connaissance de cette technique permettra d'augmenter la survie médiane des patients. Elle est aujourd'hui de 33 mois avec cette technique pour certains patients traités au CHUS, par le neurochirurgien et neuro-oncologue David Fortin.

Voir un blessé par téléphone

Imaginez la scène. Un enfant est amené dans un dispensaire du Grand Nord après un accident de motoneige. Le traumatologue le plus proche est à 400 km de là. Mais l'urgence de la situation commande des manœuvres immédiates. Une évaluation visuelle du jeune patient est essentielle. Peut-on transmettre des images par téléphone? C'est précisément ce à quoi s'est intéressé Hansa Gukhool dans le cadre de sa maîtrise en génie électrique et informatique.

«Le but de mon projet était de coder les images de patients pour qu'elles soient transmises rapidement par câble ou par ligne téléphonique, dit-il. J'ai voulu déterminer quel serait le maximum d'images en moins de temps possible. Le projet a des suites. J'ai mis au point des algorithmes qui fonctionnent. Actuellement, un autre projet de recherche est mené au niveau matériel. À plus long terme, il faudra voir à contrôler les angles de caméras afin qu'il n'y ait pas de délais d'attente et que les spécialistes puissent avoir accès à des images en temps réel.»

Gagnants des concours d'affiches

Journée de la recherche 2009

Lettres et sciences humaines et sociales

  • 1er prix : Thierry Pelaccia, Éducation, Les stages aux urgences motivent-ils les étudiants en sciences de la santé à apprendre la médecine d'urgence?
  • 2e prix : Jacques Plouffe, Éducation physique et sportive, Le concept de l'attitude gagnante chez les élèves-athlètes d'un programme sport-études
  • 3e prix : Chantale Tremblay, Éducation, Le roulement de personnel chez des intervenants en centre jeunesse : état, causes et effets

Santé

  • 1er prix : Marie Blanchette, Médecine et sciences de la santé, Acheminement de grosses molécules au cerveau... est-ce possible?
  • 2e prix : Lia Gentil, Médecine et sciences de la santé, Épisode de soins de l'infarctus aigu du myocarde : typologie des soins ambulatoires dans la population québécoise
  • 3e prix : Dominick Bossé, Médecine et sciences de la santé, Validation expérimentale de la thermodilution transpulmonaire pour mesurer le débit cardiaque au cours de la ventilation liquidienne totale chez l'agneau nouveau-né

Sciences et génie

  • 1er prix : Mohamed Lamine Kateb, Génie, Briques en bétons architecturaux avec du verre
  • 2e prix : Aurélie Bourbeau-Lemieux, Sciences, Comment expliquer les variations en taille d'une population de mouflons d'Amérique entre les années?
  • 3e prix : Guillaume Cardin-Bernier, Génie, Mise au point d'un système espion : qu'est-ce que les cellules trafiquent dans leur bioréacteur?

Les gagnants de chacune des trois catégories ont reçu respectivement 500 $ du service de la recherche et de la création pour les 1res places, ainsi que 200 $ et 100 $ du REMDUS, pour des 2e et 3e places en sciences et en génie.